lundi 17 décembre 2012

Rupture d'amitié

J'ai longtemps attendu avant d'écrire ça noir sur blanc...

C’est l’histoire d’une rupture, une rupture d’amitié.

« Caroline était une amie, une superbe fille, je repense à elle… » Oui, mais non en fait…

A toutes les Caroline du monde, qui savent recevoir mais ne savent jamais donner, j’ai envie de dire Merde !

Oui, Caroline était une amie. Une amie qui perdait son papa. J’ai tout fait pour la soutenir, physiquement, moralement et même financièrement. Je lui ai proposé un toit, je l’ai accompagnée à l’hôpital, je l’ai nourrie quand elle oubliait de le faire elle-même, je lui ai changé les idées en l’emmenant danser. J’ai donné sans compter.
Caroline, c’est cette fille dont j’étais dingue ; elle me faisait rire, elle était belle, elle était intelligente.

Puis Caroline est devenue ma colocataire et notre amitié s’est peu à peu transformée en haine. J’ai toujours été exclusive et très jalouse en amitié, avec toujours cette difficulté de cacher mes sentiments. C’est peut être ça aussi qui a tout détruit. Je ne le saurai jamais, puisque Caroline ne me répond plus.
Et pourtant, j’ai beaucoup pris sur moi pour essayer de renouer le contact. Peine perdue.
Au contraire, j’ai appris par la suite qu’elle avait bien ri de mes tentatives désespérées, qu’elle s’en était moquée jusqu’à me qualifier de lesbienne refoulée…

Aujourd’hui, je peux dire que Caroline, c’est cette fille dont j’étais dingue ; elle est fourbe, elle est fausse, elle est émotionnellement instable, elle est rancunière.
Non, Caroline n’est plus une amie.

lundi 26 novembre 2012

Je n'ai pas attendu d'être maman...

... pour être maniaque, et un peu chiante...

Depuis toujours, je trouve ça tout à fait normal de:
  • Classer mes pinces à linge par couleur et m'arranger pour accrocher 2 chaussettes de la même paire avec la même couleur de pince à linge... J'avoue, j'ai arrêté en supprimant purement et simplement l'utilisation des pinces à linge à la maison.
  • Ranger les livres du plus grand au plus petit, pour que la bibliothèque ait fière allure.
  • Ré-aligner 15 fois par jour la boîte de mouchoirs avec le mur (faut que ce soit parallèle, un point c'est tout).
  • Ranger mon bureau, en collant même des étiquettes dans le placard pour créer des thèmes.
  • Faire des listes de choses à faire en utilisant un logiciel de traitement de texte.
  • Critiquer la façon de faire la vaisselle / de ranger / de trier / de s'organiser des autres, alors même que je râle quand c'est à moi de tout faire.
  • Ranger chez les autres, à ma façon, et surtout le frigo.
  • Donner le même modèle de verre, de couteau, de fourchette, d'assiette à tous les convives, quitte à être obligée d'en laver quelques uns pour que tout soit assorti.
  • Trier mes déchets, et obliger ma famille à faire de même.
  • Recommencer plusieurs fois un brouillon pour qu'il ait l'air propre, alors que je vais le recopier au propre dans la demi-heure...
  • Ranger mes épices par ordres alphabétique.
  • Manger les bonbons en gardant TOUJOURS les meilleurs pour la fin, quitte à ce que j'arrive à saturation avant de gouter les-dits meilleurs. Ça compte pour tout ce qui se mange d'ailleurs.
Et ça ne s'arrange pas avec la maternité, bien au contraire. Car maintenant, il faut ajouter dans l'équation : les couches, les habits de ma fille, les jouets, les livres, les meubles, les affaires de toilette, etc.

Parfois, je me fatigue moi-même!!!

Ursus Wehrli, si je n'étais pas mariée, je lui demanderai de m'épouser...

lundi 5 novembre 2012

De la joie d'être maman


Le 4 janvier 2012 : « Tes petites mains vraiment pas délicates, ton odeur de bébé propre, ton rire tonitruant, ton œil qui pétille de la connerie que tu prépares, ton ventre avide de bisous qui font « prout », ton air concentré quand tu joues, ton air serein quand tu dors, ta façon de t’accrocher à moi quand tu as le tournis.
Tu m’as rendue cucul, débile, mais tellement heureuse de partager ta vie.
Bon premier anniversaire, ma princesse. »

Ma fille sourit de toutes ses dents. 22 mois déjà, et pas une seconde de regret ! Qu’elle est belle ma fille, mon rayon de soleil.

J’aime ses « Tic-Tic » à l’approche d’un interrupteur, quel qu’il soit, sa fierté quand elle fait couler mon café du matin en appuyant sur le bouton…
J’aime qu’elle m’aide à l’habiller, qu’elle « lève les bras au ciel » pour enlever son pull, qu’elle enlève sa couche toute seule en vue d’aller prendre son bain…
J’aime sa volonté de nous imiter tout le temps, qu’on mette du parfum, qu’on se lave les dents, qu’on passe la serpillère, qu’on papote au téléphone pendant de longues minutes…
J’aime son souffle sur tout ce qui se mange, même si ce n’est pas potentiellement chaud…
J’aime ses câlins si doux, sa façon si personnelle de faire des bisous aux objets mais de tendre la joue (ou le front) aux personnes, son « Tataooo » (comprendre Ciao-Ciao) quand elle décide qu’il est l’heure de partir ou de dormir…
J’aime qu’elle ait assez de caractère pour interrompre les conversations et se rappeler à nous quand elle se sent exclue, pour prendre son manteau et le mien quand elle veut rentrer à la maison…
J’aime qu’elle partage tout ; sa tétine, son doudou, ses tartines, sa brosse à cheveux, l’eau de son bain, sa joie de vivre, ses colères…
J’aime quand elle grimpe sur les gens pour faire « du cheval », quand elle s’accroche à nos jambes pour signifier qu’elle veut qu’on la porte…
J’aime quant elle dit « Chuchu » (Chaussure) « Chuchè » (Chaussette) « Titi » (Tétine) « Tiiin » (Tchin !) et tous les mots qu’elle déforme !
J’aime qu’elle s’émerveille du reflet de la lumière, des ombres, des oiseaux de l’autre côté de la vitre, de l’ouverture centralisée de la voiture…

lundi 22 octobre 2012

Un homme d'exception


Des heures passées sur ses genoux. De grands moments de jeux. Une patience infinie quand mes sœurs et moi coiffions ses beaux cheveux blancs. Des leçons de peinture, de tapisserie, de bricolage. Des ouvertures et fermetures d’étau en guise de jeux. Des plongeons dans le bassin des poissons transformé en piscine pour enfants. Une balançoire qui grince quand on s’envole. La cueillette des mirabelles. La découpe des vraies frites à partir de vraies patates. La sculpture de la crème au beurre sur les gâteaux du dimanche. Une grande niche rose pour une toute petite chienne. Une chaise haute vieille de 62 ans. La bonne façon de chercher les mots cachés. Le menteur, le Schwartzer Peter, le solitaire.

C’est ce qu’il me reste de mon grand-père. 
Merci Babeba pour tout ça.

jeudi 18 octobre 2012

Mon amoureux fait des crêpes


J'ai toujours pensé que rien n'arrivait par hasard. Quand j'ai rencontré ma moitié, j'étais déjà en couple, ça n'allait pas fort mais je n'avais pas le courage de mettre fin à cette relation stable.

Alors j'ai vécu pendant presque un an avec des œillères.

Puis je suis partie en weekend sans mon officiel, avec des potes, dont ma moitié faisait partie. Et il nous a fait des crêpes. C'est ce petit détail là qui m'a fait craquer :-)



J'ai mis encore quelques semaines à quitter l'autre, à avoir la force de lui demander de partir de chez moi.

Depuis, ça fait 4 ans, je suis heureuse. Je l'aime mon amoureux (même si ça fait plus d'un an qu'il ne m'a pas fait de crêpes), on a eu notre jolie Lena. Je ne regrette pas un instant passé avec lui.

mercredi 17 octobre 2012

Lettre à mon père


Chanson d'automne, Paul Verlaine

Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon cœur
D'une langueur
Monotone.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure


Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.

Ces 3 vers me ramènent à ton souvenir. Quand je me souviens, je pleure, parfois de joie, parfois de peine. Mes souvenirs s’estompent chaque jour un peu plus, j’essaie de lutter contre, mais le temps fait son œuvre. Je n’ai pas envie d’oublier !
Le 8 août 2001, tu mourrais. Après 4 ans de lutte, la maladie l'a emporté. Le cancer, ce gros méchant crabe, faisait une nouvelle victime. J'étais jeune, immature, insouciante puisqu'en vacances avec mes amis. Un seul coup de téléphone a tout fait changer; j'ai grandi d'un coup, mon ventre s'est serré, et quand je pense à ce moment-là, l'effet est toujours le même.
Tu étais doux, généreux, drôle, colérique, appliqué, vulgaire, impatient, entêté. Tu étais un homme que je n’arrivais pas à connaître, peut être parce que je ne le voulais pas vraiment. Tu étais adulé de tes patients, mais méconnu de ta famille. Tu étais le grand amour de Maman, l’ennemi de ma sœur, le frère ainé de ta famille, le grand médecin de la région, l’ami, le conseiller. Tu étais tout ça à la fois.
Mais pour moi ? Tu es resté un mystère. Je n’ai aucun doute sur le fait que tu nous as aimées, à ta manière. Tu nous as couvertes de cadeaux. Petite, je me souviens de moments passés dans tes bras. Et tout a changé un jour. Sans doute à l’adolescence, car il devient difficile pour une jeune fille de communiquer avec son père. Je ne sais pas ce qu’il y avait dans nos têtes à ce moment là. Nous pensions probablement que la vie nous offrirait le temps de nous retrouver, que l’éloignement n’était que passager.

Je me souviens de longues balades sur tes épaules, de parties de jeux vidéos endiablées, de ton parfum, de ton rire à nos blagues pas toujours drôles, de ta patience à construire des maisons en briques, et de ta sérénité à nous regarder les détruire méthodiquement, de ta façon de jouer de l’harmonica, de tes sifflements tonitruants, de tes dessins toujours précis et appliqués. Tu étais une espèce à part ; un scientifique artiste.

Souvent, tu me manques.